zoheck

Ben quoi ?!..

Vendredi 19 juin 2009 à 20:47

http://zoheck.cowblog.fr/images/couloir.jpg

Jeudi 2 avril 2009 à 2:27

 





Le genre de musique qui vous passe le frisson par tout le corps...

Lundi 30 mars 2009 à 19:21

« La seule qui se sentit à son aise était Baptiste, la none de la maison : elle disséquait les chapons avec un acharnement minutieux, fibre après fibre, à l’aide de certains petits couteaux pointus qu’elle était seule à posséder ; de véritables bistouris. Le Baron qui, pourtant, aurait dû nous la citer en exemple, ne se risquait pas à la regarder : avec ses yeux hallucinés, sous les ailes de sa cornette amidonnée, ses dents serrées dans une face jaune de rongeur –elle lui faisait peur, oui, même à lui… »

 

« C’est en matière de cuisine que sa rancœur se donnait surtout libre cours. Elle ne manquait ni de soin, ni d’esprit d’invention, qui sont les premières qualités d’une cuisinière. Mais on ne savait jamais quelles surprises pouvaient bien nous attendre à table dès qu’elle décidait de mettre la main à la pâte. Elle nous prépara une fois des croquettes au foie de rat, très friandes, à vrai dire, et ne nous en dévoila la nature qu’après que nous les eûmes mangées et trouvées bonnes. Pour ne pas parler des pattes de sauterelles –celles de derrière, bien dures et en dents de scie- dont elle avait fait une mosaïque sur une tarte. Ni des queues de porc rôties enroulées en forme de gimblettes. Un jour elle nous fit cuire un porc-épic entier, avec tous ses piquants, Dieu sait pourquoi, pour la seule satisfaction sans doute de nous faire sursauter au moment où nous soulèverions le couvercle du plat : elle-même, qui mangeait pourtant tous les mets extraordinaires qu’elle nous préparerait, n’y voulut pas goûter. En fait, une grande partie de son horrifiante cuisine visait à frapper les autres, plutôt qu’à leur faire savourer avec elle des aliments d’un goût effroyable. Les plats préparés par Batiste étaient de la très fine orfèvrerie animale ou végétale : des têtes de choux-fleurs ornées d’oreilles de lièvres étaient posées sur une collerette tailles dans la peau du même anima. D’une tête de porc sortait, comme si le porc eût tiré la langue, une langoustine bien rouge, et les pinces de la langoustine présentaient à leur tour la langue de porc comme si elle la lui eussent arrachée. Il y avait aussi les escargots. Batiste était parvenue à décapiter je ne sais combien d’escargots, et elle avait piqué ces têtes molles de petits caveaux, avec un cure-dents, je pense, sur autant de beignets : quand on les servit à tables, on crut voir une troupe de cygnes minuscules. Ce qui impressionnait plus encore que la vue de semblables friandises, c’était de penser au zèle, à l’acharnement avec lesquels Baptiste les avait préparées, d’imaginer ses mains fluettes aux prises avec ces menus corps d’animaux. »

 

«  Mais notre enragée de sœur parcourait, de nuit, toute la maison pour chasser le rat, un chandelier à la main, un fusil sous le bras. Cette nuit-là, elle traversa la cave et la lumière de sa chandelle vint donner sur un escargot qui s’était égaillé au plafond, avec son sillage de bave argentée. Un coup de fusil retentit. Nous sursautâmes tous dans nos lits, puis remîmes sans attendre notre tête sur l’oreilles, habituées que nous étions aux chasses nocturnes de notre religieuse domestique. Mais après avoir anéanti l’escargot et fait tomber un morceau de crépi, Baptiste se mit à crier de sa voix stridente :… »


Trois extraits du "Baron perché", d'Italo Calvino



http://zoheck.cowblog.fr/images/cube.jpg


Vendredi 27 février 2009 à 1:46

" Celui qui se transforme en bête, se délivre de la douleur d'être un homme. "
Dr.Johnson


On était aux environs de Barstown. On attaquait le désert, quand les drogues ont commencés à faire effet. Je me rappelle avoir dit un truc du style : "Ca monte c'est bon j'décolle. 'vaut mieux que tu conduises."
Soudain il y eut un énorme grondement autour de nous. Et le ciel fut rempli de ce qui semblait être d'énorme chauve-souris qui voltigeaient, criaient et voletaient autour de la voiture. Et une voix a crié : "Doux Jésus c'est quoi ces saletés de bestioles !?!
-T'as dit quelque chose ?
-Nan laisse tomber, à ton tour de conduir."
Pas la peine de parler de chauve-souris, j'me suis dis: ce pauv' type les verra bien assez tôt.
"-Saloperie de volatiles !"
On avait deux sacs bourrés d'herbe, 75 plaquettes de mescaline, 5 feuilles complètes d'acide en buvard, une salière à moitié pleine de cocaïne, une galaxie multicolore de remontant sédatifs hilarant, larmoyant, criant... En plus une bouteille de tequila, une bouteille de rhum, une caisse de bière, un demi litre d'éther pur et deux douzaine de poppers.
Donc on a eut besoin de tout ça pour le voyage, et quand on démarre un plan drogue, la tendance, c'est de repousser toute limite. Mon seul soucis dans tout ça c'était l'éther. Je ne connais rien de plus pitoyable et irresponsable et dépravé qu'un étheromane en vadrouille.
Et je savais qu'on y viendrait avant longtemps...


[ Las Vegas Parano ~ ~ ]

Jeudi 26 février 2009 à 5:26


4



heures, l'heure fatidique où tout
le monde dort; sauf peut-être les
grands insomniaques,
et les
rares
vampires s'ils
existent toujours, quelque
part dans un coin de ce globe....

http://zoheck.cowblog.fr/images/villebaniere.jpg

- Ce n'est rien... Ca l'éclate de faire des textes en forme de sablier. C'est plus facile que de représenter de la fumée qui se tord. ... Il est quand même moche, Zo'; heureusement que je suis là pour préciser que c'en est un. -

Mardi 24 février 2009 à 10:32

  " Vous ne pouvez pas deviner, lui dit celui-ci, quelle espèce de comestible contient ce petit vase, et cela vous intrigue, n'est-ce pas ?
  - Je l'avoue.
  - Eh bien, cette sorte de confiture verte n'est ni plus ni moins que de l'ambroisie qu'Hébé servait à la table de Jupiter.
  - Mais cette ambroisie, dit Franz, a sans doute, en passant par la main des hommes, perdu son nom céleste pour prendre un nom humain ; en langue vulgaire, comment cet ingrédient, pour lequel, au reste, je ne me sens pas une grande sympathie, s'appelle-t-il ?
  - Eh ! voilà justement ce qui révèle notre origine matérielle, s'écria Simbad ; souvent nous passons ainsi auprès du bonheur sans le voir, sans le regarder, ou, si nous l'avons vu et regardé, sans le reconnaître. Etes-vous un homme positif et l'or est-il votre dieu, goûtez à ceci, et les mines du Pérou, de Guzcrate et de Golconde vous seront ouvertes. Etes-vous un homme d'imagination, êtes-vous poète, goûtez encore à ceci, et les barrières du possible disparaîtront ; les champs de l'infini vont s'ouvrir, vous vous promènerez, libre de coeur, libre d'esprit, dans le domaine sans borne de la rêverie. Etes-vous ambitieux, courez-vous après les grandeurs de la terre, goûtez de ceci toujours, et dans une heure vous serez roi, non pas roi d'un petit royaume caché dans un coin de l'Europe, comme la France, l'Espagne ou l'Angleterre, mais roi du monde, roi de l'univers, roi de la création. Votre trône sera dressé sur la montagne où Satan emporta Jésus ; et, sans avoir besoin de lui faire hommage, sans être forcé de lui baiser la griffe, vous serez le souverain maître de tous les royaumes de la terre. N'est-ce pas tentant, ce que je vous offre là, dites, et n'est-ce pas une chose bien facile puisqu'il n'y a que cela à faire ? Regardez. "
  A ces mots, il découvrit à son tour la petite coupe de vermeil qui contenait la substance tant louée, prit une cuillerée à café des confitures magiques, la porta à sa bouche et la savoura lentement, les yeux à moitié fermés, et la tête renversée en arrière.
  Franz lui laissa tout le temps d'absorber son mets favori ; puis, lorsqu'il le vit un peu revenu à lui :
  " Mais enfin, dit-il, qu'est-ce que ce mets si précieux ?
  - Avez-vous entendu parler du Vieux de la Montagne, lui demanda son hôte, le même qui voulut faire assissiner Philippe Auguste ?
  - Sans doute.
  - Eh bien ! vous savez qu'il régnait sur une riche vallée qui dominait la montagne d'où il avait pris son nom pittoresque. Dans cette vallée étaient de magnifiques jardins plantés par Hassen-ben-Sabah et, dans ces jardins, des pavillons isolés. C'est dans ce pavillons qu'il faisait entrer ses élus, et là il leur faisait manger, dit Marco Polo, une certaine herbe qui les transportait dans le paradis, au milieu de plantes toujours fleuries, des fruits toujours mûrs, de femmes toujours vierges. Or, ce que ces jeunes gens bienheureux prenaient pour la réalité, c'était un rêve ; mais un rêve si doux, si enivrant, si voluptueux, qu'ils se vendaient corps et âme à celui qui le leur avait donné, et qu'obéissant à ses ordres comme à ceux de Dieu, ils allaient frapper au bout du monde la victime indiquée, mourant dans les tortures sans se plaindre, à la seule idée que la mort qu'ils subissaient n'était qu'une transition à cette vie de délices dont cette herbe sainte, servie devant vous, leur avait donné un avant-goût.
  - Alors, s'écria Franz, c'est du hachisch ! Oui, je connais cela, de nom du moins.
  - Justement, vous avez dit le mot, seigneur Aladin, c'est du hachisch, tout ce qui se fait de meilleur et de plus pur en hachisch à Alexandrie, du hachisch d'Abougor, le grand faiseur, l'homme unique, l'homme à qui l'on devrait bâtir un palais avec cette inscription :
Au marchand du bonheur, le monde reconnaissant.


Le Comte de Monte-Cristo ~ ~ Alexandre Dumas. [tome I]

Jeudi 22 janvier 2009 à 17:51

J'écoute dans la nuit rager le vent d'automne,
Sous les toits gémissants combien de galetas
Où des mourants songeurs que n'assiste personne
Se retournant sans fin sur de vieux matelas
Ecoutent au dehors rager le vent d'automne.

Sonne, sonne pour eux, vent éternel, ton glas !
Au plus chaud de mon lit moi je me pelotonne
Oui ! je ferme les yeux, je veux rêver, si las,
Que je suis dans l'azur, au haut d'une colonne
Seul, dans un blanc déluge éternel de lilas.

Mais zut ! j'entends encor rager ce vent d'automne.
Messaline géante, oh ! ne viendras-tu pas
M'endormir sur tes seins d'un ron-ron monotone
Pour m'emporter, bien loin, sur des grêves, là-bas
Où l'on n'entend jamais jamais le vent d'automne.



J.L

Mardi 13 janvier 2009 à 20:11

C'est rare que je souhaite qu'il fasse encore jour.


Il y a tellement d'espoir dans cette petite histoire... Je m'imaginais déjà les êtres retourer chez eux, et que cela s'arrêterait là. Vraiment. Je le voyais d'avance comme ça. Ils ont raison... Il faut que je m'ouvre aux beautés de ce monde. Il faut que je m'ouvre aux éphémères désirs simples que la vie m'offre. Ce qui est très similaire à ma résolution d'ailleurs. Sauf que je pars dans le mauvais sens... Je vais dans ce qu'il y a de plus moche dans ce monde. C'est un élan naturel que j'ai, inconscient...

Mardi 13 janvier 2009 à 17:15

Aaaah....! Comme j'adorerai y être !

Ne plus savoir mon nom.

Etre là-bas sans rien d'autre qu'un peu de sable et de Soleil.

Ne plus avoir de mémoire.

http://zoheck.cowblog.fr/images/Photos/EAU04366emptyquarterdesert.jpg


Sartre. Mon cher et si triste Sartre a raison : L'Enfer c'est les Autres.


Heureux l'imbécile qui jamais ne comprends le mal qu'on lui fait.
Insoucieux l'idiot du village si fat qu'il rit si on lui coupe un bras.
Délivré le fou qui ne prend plus le mal que pour du bien, et le bien pour du mal. Oh oui : délivré de la souffrance que les Autres portent sur eux-même comme une vilaine galle.




" ...Tous ces regards qui me mangent... (Il se retourne brusquement.) Ha ! vous n'êtes que deux ? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses. (Il rit.) Alors, c'est ça l'enfer. Je n'aurais jamais cru... Vous vous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril... Ah ! quelle plaisanterie. Pas besoin de gril : l'enfer, c'est les Autres. "

Lundi 12 janvier 2009 à 9:03

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | Page suivante >>

Créer un podcast